Assises de la réduction des déchets: bilan des deux premières journées

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Attention: les résultats des travaux présentés ici sont des pistes que les acteurs et actrices présents ont été conduits à soulever au cours des ateliers. Ils ne constituent pas le point de vue des Ressourceries d’Ariège, ni celui d’aucun acteur/actrice en particulier. Il s’agit d’un travail en cours qui reflète les préoccupations, les craintes, les espoirs de chacun, à partir de son expérience, son positionnement et son métier.

La troisième journée à Foix le 3 octobre sera l’occasion de consolider ce travail de manière à proposer un ensemble de pistes et d’actions cohérent pour le territoire.

Première journée aux Bordes-sur-Arize: diagnostic partagé

En introduction de la journée et du cycle, les différents acteurs ont rappelé les enjeux, de leur point de vue, de la réduction des déchets en Ariège: le Réseau des ressourceries d’Ariège (Antoine Bordallo), le PETR (Yvon Lassalle), le Smectom (Francis Boy), l’Association des maires ruraux de France en Ariège (Marie-Cécile Rivière), Envirobat-Occitanie (Julie Verrecchia), Emmaüs Vertex (Sylvie Fligny), le Réseau national des ressourceries (Valérie Idrac).

Les participants lors d’une des animations qui ont ponctué la journée

Après le repas et une visite de la ressourcerie Zéro-Neuf, les participants ont établi un constat partagé qui servira de base au travail de la deuxième journée:

Les constats partagés:

  • Les enjeux de réduction des déchets imposés par la législation nationale, mais également par un principe de réalité économique (le coût exponentiel de la gestion des déchets asphyxie les collectivités publiques) sont colossaux. 
  • Nous sommes véritablement à un point de bascule qui nous impose de changer de posture et de sortir du « consommer-produire-jeter », il faut développer l’économie circulaire. La volonté de réduire les déchets est une opportunité de développer localement une économie sociale et solidaire.
  • Il y a plusieurs parties prenantes dans le réemploi, dans la réduction des déchets, dans la mise en place d’une économie circulaire.
  • Les ressourceries sont au cœur de cette réduction, mais sont peu nombreuses et ne peuvent agir seules. Elles sont débordées par les volumes. Il convient d’inscrire les solutions dans une démarche de coopération multi-acteurs. 
  • Plus globalement,  Il faut agir sur l’amont, agir sur l’aval ne suffit pas.

Un premier diagnostic partagé : nos enjeux prioritaires

  1. Prévenir la production des déchets (le compostage de proximité est fortement identifié)
  2. Sensibiliser et informer les différents publics du territoire
  3. Soutenir et développer les filières de réemploi
  4. Associer les citoyens pour agir ensemble sur la prévention et la gestion des déchets

Les enjeux importants, mais que nous ne savons comment aborder :

  1. Que fait-on après le remplissage des zones d’enfouissement actuelles (St Gaudens en 2034, Berbiac en 2039)?
  2. Comment financer cette transition vers une meilleure gestion des déchets ?

Deuxième journée à Oust: exploration des solutions

La journée a débuté par la visite de la ressourcerie du Haut-Salat, à Oust. Plusieurs ateliers ont ensuite permis de dégager les différentes pistes envisagées, les acteurs/actrices concernés et des actions concrètes à envisager.

Pour ce qui est des acteurs, nous avons souligné l’importance de la diversité des échelons administratifs: local, départemental, Communautés de communes, régional, national, européen.

Quels que soient les enjeux considérés (notamment parmi les quatre prioritaires définis lors de la première journée), les acteurs identifiés sont les suivants et se classent en plusieurs catégories:

  • Les citoyens, associations de consommateurs, enseignants, les écoles, etc.
  • Les associations, tiers-lieux
  • Les fédérations professionnelles (CAPEB, FBTP, syndicats d’architectes, syndicats textiles, etc.)
  • Les collectivités (et leurs schémas type Sraddet pour la Région, PLPDMA pour les Communautés de communes), et structures publiques (PNR, PETR, Ademe…)
  • Les producteurs de déchets ou biodéchets (entreprises, administrations, particuliers)
  • Les gestionnaires de déchets (Smectom, Sictom, déchetteries…)
  • Les personnalités publiques: élus locaux, députés, sénateurs…
  • Les éco-organismes

Et c’est donc avec l’ensemble de ces acteurs (et certainement d’autres, manquants, car nous n’avons pas eu le temps de faire une liste exhaustive!) que les participants à cette journée ont dégagé des actions qui pourraient être développées en Ariège:

  • Prévenir la production des déchets
    • Installer des composteurs (particuliers, villages, producteurs), y compris des “bébés composteurs”
    • Mettre en place des consigneries.
    • Étendre au maximum le matériel mutualisé, développer les économies d’usage (et non de propriété)
    • Promouvoir le geste “laisser ses suremballages dans les magasins”
    • Développer un axe “recherche et développement” permanent dans les structures de réemploi (quels flux entrants, quels traitements pour quelles sorties?)
    • Influer sur la législation, qui est un soutien à la prévention
  • Sensibiliser et informer les différentes publics du territoire
    • Former les enseignant.es
    • Proposer des ateliers dans les écoles, les collèges, les lycées
    • Relayer des informations, en parler dans les bulletins d’information communaux
    • Organiser des journées citoyennes autour de la réduction des déchets
    • Investir des lieux de consommation
    • Accompagner les différents professionnels dans une démarche zéro déchet en diffusant des informations
    • Organiser un festival
  • Soutenir et développer les filières de réemploi
    • Alerter les parlementaires
    • Rendre visible les chiffres et les actions réalisées localement.
    • Réunir sur un même lieu les différents acteurs: ZA du ré-emploi ?
    • Lettre annuelle, questionnaire: recueillir les besoins, informer localement.
    • Mobiliser les différents acteurs pour trouver des terrains ou du bâti pour les ressourceries, avec un maillage cohérent
  • Associer les citoyens pour agir ensemble sur la prévention et la gestion des déchets
    • Sensibiliser en écoles, collèges, lycées
    • Etablir des fiches pratiques “locales” sur l’économie circulaire
    • Mettre en place une déchetterie par commune ou par hameau, et “autogérée”
    • Service citoyen obligatoire: une journée en ressourcerie, déchetterie, sur un camion-poubelle, chez Vertex, gestion des composteurs
    • Redevance “très” incitative